Passacaille, op.38

Janvier 1940

Dans le grave de l’orgue, un thème en deux incises, la première dans l’ombre d’une mélancolique gravité, la seconde dans la lumière d’une confiante assurance. Ce contraste symbolique structure toute l’œuvre au moyen des oppositions chromatisme-diatonisme, tonalités mineure-majeure., au moyen aussi d’une dynamique qui s’amplifie par l’adjonction progressive de jeux jusqu’au tutti final, et d’une harmonie de plus en plus dense, le nombre de voix passant de la monodie jusqu’à dix notes par accord à la fin.

En seize variations, c’est comme une procession avançant d’abord presque invisible dans la pénombre. Par étapes, elle avance de plus en plus imposante. Des clartés grandissantes effacent les inquiétudes de la nuit. La lumière que l’on voit poindre s’annonce, renforce sa confiance et la remplit de joie jusqu’à ce que, parvenue au but, d’un seul cœur et à pleins poumons, elle chante son bonheur. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres, a vu se lever une grande lumière » ( Isaïe 9,1).

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