Les Amis de Léonce de Saint-Martin

Plus de cinquante ans d’existence

Les manifestations, activités, récitals et concerts dont il est fait état dans cet historique sont uniquement ceux organisés directement ou indirectement par l’association ou par un de ses administrateurs. Sauf exception, il n’est donc pas fait état des autres initiatives personnelles touchant l’interprétation ou l’enregistrement des œuvres.

Le terme « nous » désigne une action commune de Pierre Baculard et Jean Guérard

Préliminaires

La mort inattendue de Léonce le 10 juin 1954 laisse ses amis abasourdis.

La plupart connaissaient bien la tribune de la cathédrale. Certains la fréquentaient assidûment. On y trouvait en particulier presque tous les dimanches trois jeunes gens : Pierre Baculard, étudiant en cardiologie, François Carbou qui y montait dès son adolescence, Jean Guérard qui y montait tout jeune maîtrisien pendant la guerre et prenait alors ses premières leçons avec Léonce. Les plus intimes connaissaient aussi l’appartement de la Place des Vosges. Loin de garder leurs regrets pour eux et de se disperser pour suivre le fil de leur existence, beaucoup se rapprochèrent de Madame de Saint-Martin, alors même que la plupart ne connaissaient d’elle que ses arrivées discrètes le dimanche à la tribune. Elle devient le point de ralliement.

Les conversations, les échanges téléphoniques vont bon train. Qui sera le successeur ? Des noms circulent au gré des rumeurs, des ambitions et des intrigues. Les œuvres de Saint-Martin auront-elles encore leur place à Notre-Dame? Comment faire reconnaître l’organiste qu’il était ? Comment surtout faire connaître son œuvre ?

A effet du 1er janvier 1955, Pierre Cochereau est titularisé, comme le souhaitait Madame de Saint-Martin selon le voeu de son mari. Les amis les plus objectifs découvrent l’immense talent du successeur. Les plus sentimentaux remâchent que l’osmose merveilleuse qu’ils ont connue entre Notre-Dame et son organiste ne se retrouvera jamais.

Le 9 janvier, les « Amis de Notre-Dame » présentent, en hommage à Saint-Martin, « Evocation de

Notre-Dame de Paris », une réalisation de Pierre Baculard : 250 diapositives présentées en fondu-enchaîné, accompagnées d’extraits des bandes qu’il avait enregistrées à Notre-Dame en 1953 et 1954. Son œil de jeune cardiologue lui avait fait entrevoir la détérioration progressive de l’état de santé de Saint-Martin. Pour ne pas laisser perdre ce qu’il entendait à la tribune, il s’était équipé du plus sérieux matériel d’enregistrement qu’autorisaient ses maigres ressources. Bon photographe, il avait profité aussi de ses déplacements pour prendre de nombreuses photos, intérieures et extérieures, de la cathédrale.

La présentation de cette « Evocation de Notre-Dame de Paris » a lieu au musée Guimet. Madame de Saint-Martin, fidèle auditrice des conférences qui y étaient données, férue qu’elle était de la philosophie et des arts d’Orient, y avait ses entrées. Dans l’urgence, nous terminâmes le montage en travaillant jour et nuit sans discontinuité pendant les 48 heures précédant la séance, soutenus, il est vrai, par le remontant de quelques vodkas ! Avant la projection, deux amis très proches, le pasteur Marchal et le chanoine Roussel prirent la parole. Marcel Dupré, son épouse et Pierre Cochereau étaient dans la salle.

Le vendredi 10 juin, anniversaire jour pour jour du décès de Léonce, une messe est célébrée à Notre-Dame de Paris. Pierre Cochereau y interprète, en hommage à son prédécesseur, le Prélude de la « Suite Cyclique », l’Aria de la « Symphonie Dominicale » et le « Cantique Spirituel ».

En 1956, à l’initiative de Pierre Baculard en plein accord avec Madame de Saint-Martin, le Studio SM publie un microsillon 33t SM 22 « Léonce de Saint-Martin aux Grandes Orgues de Notre-Dame de Paris » reproduisant certaines des œuvres et improvisations qu’il avait enregistrées. « Hommage à un compositeur inconnu qui est un grand musicien » écrit R.Lyon dans le « Guide du Concert » du 4 mai.

Par l’intermédiaire du Père Henri Latreille, curé de Notre-Dame des Blancs-Manteaux à Paris et organiste à ses heures, venu à Bordeaux en 1955 essayer le grand orgue de la cathédrale Saint-André, Christian Robert, jeune suppléant du chanoine Lacaze, découvre l’oeuvre de Saint-Martin et s’y attache définitivement. Il fit ainsi quelques mois plus tard à Paris, où il se rendait régulièrement pour ses concours, la connaissance de Madame de Saint-Martin. Accueilli bientôt dans l’appartement de la place des Vosges, il pouvait à chacun de ses passages s’exercer sur le grand Pleyel à double clavier. Comme elle s’absentait fréquemment pour les œuvres dont elle s’occupait, elle lui laissait les clefs sous le paillasson du palier.  

Ces mêmes années, Paul Perrot prenait sur lui de faire éditer à la Procure plusieurs œuvres inédites. Important négociant en production porcine à Paray-le-Monial, fougueux fervent de Saint-Martin, il le considérait un peu comme son père, ayant perdu très jeune le sien. Il l’avait généreusement aidé dans les difficiles dernières années. Les œuvres éditées pour 3 claviers avaient été transmises à la Procure du vivant même de Saint-Martin avec les registrations écrites de sa main, la correction des épreuves ayant été faite après sa mort par Madame de Saint-Martin.

Le 1er juin 1958, pour le 4ème anniversaire tombant à la même date que la messe annuelle des »Amis de Notre-Dame », Pierre Cochereau joue le « Cantique Spirituel ». Avant la messe du soir, à la place du récital dominical devenu traditionnel à son heureuse initiative, est donnée la première audition du « Magnificat » par les chœurs de la cathédrale de Versailles sous la direction du chanoine Roussel. Pierre Cochereau conclut par une nouvelle interprétation du « Cantique Spirituel ».

Le 8 novembre 1959, à l’occasion de la bénédiction du 3ème clavier de l’orgue de la basilique de Paray-le-Monial, don de Paul Perrot, Pierre Cochereau interprète le « Cantique Spirituel » et l’« In Memoriam ».

En 1960, Pierre Baculard met au point avec Pathé-Cinéma un court-métrage 35mm « Notre-Dame de Paris, joyau de France » conçu à partir de son « Evocation de Notre-Dame de Paris » et réalisé en quatre langues pour une large diffusion. Mobilisé en Algérie, il profite de ses permissions pour le présenter en diverses villes sous l’égide de « Connaissance du monde ».

Le 21 août 1961, décès de Madame de Saint-Martin. Le dernier lien physique qui reliait tous ses amis à son mari est coupé. Chacun se remémore ces mots du pasteur Marchal : « Tandis que les pas de l’artiste s’éloignaient sur les sentiers de cette terre et pour nos yeux humains se perdaient dans la nuit, sa musique, au contraire, semblait s’approcher davantage, augmenter en force et occuper une place qu’elle ne quittera plus désormais ».

L’association

Tous les proches ressentent le vide de cette absence et on réalise que les initiatives dispersées des uns et des autres ne suffiront pas pour élargir la diffusion des œuvres de ce musicien trop méconnu. On ne peut laisser approcher le dixième anniversaire sans ne rien faire. Pierre Baculard consulte les uns et les autres, la famille en la personne de Madame Hugot-Derville, sœur de Léonce, et de Georges Paoli, son neveu ; les plus proches amis, Bertrand de Fraguier, le chanoine Roussel, le pasteur Marchal, Jean Guérard. Il apparait vite qu’une structure s’impose pour une action coordonnée et pour les impulsions souhaitées. Il est décidé de créer une association, « Les Amis de Léonce de Saint-Martin », dont les statuts sont déposés le 27 février 1963 et le siège domicilié chez Pierre Baculard, place Alphonse Deville à Paris.

Le premier Conseil d’administration est constitué comme suit :

Présidente d’honneur : Madame Georges Hugot-Derville

Président : Pierre Baculard

Vice-présidents : Bertrand de Fraguier et Paul Perrot

Secrétaire : Georges Paoli. 

 1964, dixième anniversaire. Pas moins de cinq circulaires, largement diffusées, annoncent les manifestations prévues :

Du 9 au 23 janvier, salle Pleyel à Paris, sous l’égide de « Connaissance du monde », devant des salles combles, projection de l’«Evocation de Notre-Dame de Paris », précédée des hommages rendus alternativement par le pasteur Marchal, le chanoine Roussel, José Bruyr et Jean Guérard.

Le 7 juin, « Messe en mi » à Notre-Dame de Paris sous la direction du chanoine Jehan Revert, et le 10 juin, jour anniversaire, messe commémorative à Notre-Dame des Blancs-Manteaux avec Dominique Merlet au grand orgue.

Le 25 juin, première Assemblée Générale au domicile de Pierre Baculard.

En août, Paul Perrot nous reçoit royalement à Paray-le-Monial avec Louis Poulin et Denise Chirat, pour l’enregistrement, sous les doigts de celle-ci, d’œuvres de Saint-Martin.

Le 11 octobre, à Notre-Dame de Paris, sous la présidence d’honneur du cardinal Feltin, archevêque de Paris, récital de Pierre Cochereau. Nous avons pris soin d’une large annonce par voie d’affiches. On compte cinq mille auditeurs à l’écoute de cinq œuvres de Saint-Martin (Choral-Prélude, Cantique Spirituel, Psaume 136, Aria, In memoriam avec les cuivres) intercalées avec des œuvres de Bach, Vierne et Dupré. Ce dernier est présent à la tribune. Le chanoine Jehan Revert présente les œuvres.

Le 8 novembre, Christian Robert donne un récital d’hommage en la basilique Saint-Michel de Bordeaux. Les jours suivants, nous l’enregistrons, prenant le risque de périlleuses acrobaties pour la suspension des micros sous la voûte. Nous étions jeunes…

D’autres hommages sont rendus  à Notre-Dame de Paris par Joseph Ruscon, à la basilique de Paray-le-Monial, à Notre-Dame de Genève par René Livron.

Hommage indirect : à l’occasion du huitième centenaire de la cathédrale de Paris, la projection avant le grand film, dans presque toutes les salles de France et d’Europe,  du « Notre-Dame de Paris, joyau de France » de Pierre Baculard, produit par Pathé-Cinéma et distribué par Gaumont .

En 1965, nous décidons de remplacer les circulaires d’information adressées périodiquement aux adhérents et sympathisants par des bulletins de belle présentation. Leur parution, de plus en plus irrégulière faute de temps et de moyens, s’étendra du n°1 de mai 1965 au n°23 d’octobre 1999. On y lira, outre des informations sur l’activité et les comptes-rendus d’assemblées, des textes de Léonce et des articles de Pierre Baculard, José Bruyr, François Carbou, André Charlin, Marcel Dupré, Jean Guérard, Jean Guillou, Henri Latreille, Georges Marchal, Georges Migot, Gaston Roussel, Amédée de Vallombrosa.

Cette même année, c’est la rencontre providentielle d’André Charlin, venu installer chez Pierre Baculard sa fameuse chaîne. A l’écoute de quelques œuvres de Léonce, c’est le coup de foudre. Il projette aussitôt un enregistrement à Notre-Dame de Paris. La cathédrale donne un accord sans réserve. Le 33t AMS 90 « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » parait fin 1966 avec la « Messe en mi » par la maîtrise sous la direction du chanoine Revert, Denise Comtet-Chirat à l’orgue de choeur et, sous les doigts de Pierre Cochereau, l’Aria, le « Cantique Spirituel » et l’ « In Memoriam » avec les cuivres. Le disque remporte un grand succès. Carl de Nys, conseiller musical d’André Charlin, le présente sur France-Culture.

Dès 1967, nouveau disque Charlin : AMS 101 « Léonce de Saint-Martin à Paray-le-Monial » enregistré sur les orgues de la basilique. Denise Comtet-Chirat y interprète la « Symphonie Mariale », la « Toccata de la Libération », le « Choral-Prélude » et la « Berceuse de Noël ».

Le 9 juin 1968, pour le 14ème anniversaire, récital de Pierre Cochereau à Notre-Dame de Paris, intégralement consacré à Saint-Martin.

Après l’Assemblée de 1968, le Conseil d’administration est modifié :

Présidente d’honneur : Madame Georges Hugot-Derville (qui décèdera le 12 mai 1973)

Président : Pierre Baculard

Vice-Présidents : Pasteur Georges Marchal et Paul Perrot

Secrétaire : Louis Poulin

Trésorier : Jean Guérard

Louis Poulin connaissait l’association par l’intermédiaire de Joseph Ruscon, professeur d’orgue au conservatoire d’Annecy. Très enthousiaste de la musique de Saint-Martin, il avait présenté, à Lyon en particulier, plusieurs récitals. Il participa avec nous à de nombreux déplacements, notamment Paray-le-Monial, Bordeaux, Albi. Amené professionnellement à se rendre fréquemment aux Etats-Unis, il entra en relations avec Kenneth Starr, organiste de l’église Saint-Patrick à Boston et interprète passionné de la musique d’orgue française, celle en particulier de Saint-Martin.

Toujours enthousiaste et assidu à nos assemblées générales, André Charlin enregistre en 1972 un nouveau 33t « Magnificat à Notre-Dame de Paris » AMS 105. Le « Magnificat » pour quatre voix mixtes et deux orgues y est interprété par les chœurs de la cathédrale de Versailles sous la direction du chanoine Roussel, avec Pierre Cochereau au grand orgue et Denise Comtet-Chirat à l’orgue de chœur. Figurent aussi le « Psaume 136 » et la « Passacaille » par Pierre Cochereau.

1974. Marcel Bertinotti, Pierre Cochereau, Michel Estrabaut, Dominique Merlet, Pierre Moreau, Pierre Pincemaille, Marc Raillon, Jehan Revert, Christian Robert, Gaston Roussel, Kenneth Starr, Ton van Eck marquent le 20ème anniversaire par des interprétations diverses. En juin, le « Magnificat » est donné à Saint-Eustache sous la direction du R.P.Martin avec Jean-Paul Imbert au grand orgue. Le 1er septembre, Michel Chapuis dédie à Saint-Martin son festival Bach à Mazamet. Le 25 décembre Denise Comtet-Chirat interprète sur France-Musique des « Pièces de Noël ».

Un dimanche d’octobre, est prévue, en mémoire de Saint-Martin, l’audition, au cours de la messe diffusée chaque dimanche sur France-Culture, de la « Messe en mi ». Projet finalement refusé pour « excès de grandeur » écrira le R.P.Martin dans un article retentissant de « France Catholique » du 19 juillet.

Le 27 avril 1977, nouveau concert à Saint-Eustache à Paris avec le R.P.Martin et Jean-Paul Imbert au grand orgue.

Le 12 juin, Kenneth Starr est à l’orgue de Notre-Dame : « Cantique Spirituel » et « In Memoriam » avec les cuivres.

Une bonne partie de l’Assemblée du 30 juin 1978 est consacrée à évoquer la mémoire de Denise Chirat-Comtet décédée le 6 mars, fidèle parmi les fidèles. De ce fait le projet d’un nouvel enregistrement après celui de Paray, qui aurait notamment compris « Genèse », tombe à l’eau.    André Charlin donne des précisions sur la situation difficile du CECE (Centre d’enregistrements des Champs-Elysées) dont il est victime.

Pour le 25ème anniversaire, Le 18 novembre 1979, Marie-Christine Steinmetz interprète à Notre-Dame de Paris l’intégralité de la « Symphonie Mariale ». Jean Steinmetz, son mari, la suit le 23 décembre avec des œuvres de Saint- Martin, mais aussi, touchante attention, de René Blin et de René Vierne.

Les années 1980 voient disparaître nombre des plus proches amis de Léonce, les plus anciens, les plus intimes. Georges Migot les avait précédés le 5 janvier 1976 (pages 26 et 27 du bulletin n°14-15) et notre chère Denise en mars 1978, à laquelle le chanoine Roussel rend hommage dans le bulletin n°16-17.

En décembre 1980, José Bruyr, célèbre critique musical de l’époque, un des participants de la fameuse émission de radio « La tribune  des critiques de disques », zélé admirateur de Saint-Martin, décède à l’âge de 91 ans.

En 1982, le pasteur Georges Marchal nous quitte. Il fait l’objet d’un article de Jean Guérard dans le bulletin n°20-21.

Le 31 mars 1983, Paul Perrot, victime d’une crise cardiaque, décède au volant de sa voiture à l’âge de 59 ans. Les dernières années de sa vie usèrent sa santé. Ruiné par sa banque, il n’aura pas su que le 8 janvier 1985, celle-ci sera condamnée à supporter la totalité du passif de la liquidation et tous les dépens.  Lors de ses obsèques à Paray-le-Monial le 5 avril, Pierre Pincemaille est à l’orgue. Le père Denis Perrot de Saint-Eustache lui dédie une magnifique homélie, reproduite dans le bulletin n°20-21. Une messe est dite aussi à Saint-Eustache le 7 avril.

Le 28 novembre 1983, c’est la disparition d’André Charlin, affligé dans ses dernières années par la cessation d’activité de son cher CECE.

Dans la nuit du 5 au 6 mars 1984, c’est le tour de Pierre Cochereau, quelques heures seulement  après sa dernière improvisation du dimanche 4 mars à Notre-Dame sur l’Evangile selon Saint Matthieu, où il laissa apparaître in fine, comme prémonitoire, la mélodie du « Ardemment, j’aspire à une fin heureuse ». François Carbou lui consacre un long article dans le bulletin n°20-21.

Et le 19 décembre 1985, le décès du chanoine Gaston Roussel clôt ces sinistres mois. Jean Guérard évoque sa mémoire dans le bulletin n°22.

Du fait du décès du pasteur Marchal et de Paul Perrot, le Conseil de l’association doit être modifié. Pierre Baculard reste bien entendu président. Jean Guérard est élu vice-président-trésorier, Louis Poulin, Marie-Christine Steinmetz et son mari, secrétaires.

Une lettre datée du 20 novembre 1983 signée de Kurt Lueders au nom de Motette-Ursina nous fait part de l’intention de cette société d’éditer un coffret de disques dressant une sorte de portrait sonore des orgues construits par Cavaillé-Coll, et de son souhait d’avoir accès aux enregistrements de Pierre Baculard afin de pouvoir faire entendre l’orgue de Notre-Dame de Paris tel qu’il était du temps de Saint-Martin, c’est-à-dire authentique. Rendez-vous pris, il est convenu que figureront dans ce coffret une transcription de la passacaille de Couperin et une improvisation de Saint-Martin. 6 CD paraitront en 1987, accompagnés d’un livret de 210 pages, faisant entendre 34 orgues sous les doigts de 12 organistes.

Le 10 juin 1984, Jean Steinmetz à Notre-Dame de Paris interprète plusieurs œuvres.

1986 : centième anniversaire de la naissance. Ce mot de Pierre Labric à propos de la « Stèle pour un artiste défunt » de Saint-Martin: «Je ne joue plus en public…Sur mon instrument, dans le silence de mon cœur, je traduirai les lignes écrites en hommage à la mémoire de Louis Vierne ».

En 1987, Marie-Christine Steinmetz, interprète régulière des œuvres de Saint-Martin donne un récital en l’église Sainte-Marguerite à Paris pour le 100ème anniversaire de sa naissance et le 40ème anniversaire de sa nomination à Notre-Dame.  Depuis plusieurs années, elle poursuit un important travail de recueil de renseignements, de collation de documents et de rédaction sur la vie de Léonce.

Le 27 novembre 1988, à Notre-Dame de Paris, elle rend hommage à Eugène Reuchsel, décédé le 22 septembre : « Stèle pour un artiste défunt » de Saint-Martin et trois extraits des « Promenades en Provence » d’Eugène Reuchsel, dont l’un dédié à Saint-Martin.

Le 9 décembre, Jean Guérard dépose entre les mains de Madame Catherine Massip, directrice du Département musique de la BNF, la totalité des manuscrits des œuvres. 

Le 15 mars 1992, à l’initiative de Jacques Boucher, Radio-Canada programme une émission pour Léonce. Nous y sommes interviewés en duplex à Paris tandis qu’à Montréal, sur les orgues de l’église Saint-Jean-Baptiste, Thérèse Laflamme interprète plusieurs œuvres.

Du 5 au 9 mars 1995, puis du 17 au 19 février 1996, nous sommes à Bordeaux avec Fernand Senteur, technicien de la FNAC, pour enregistrer Christian Robert dans l’interprétation de plusieurs œuvres de Saint-Martin sur les grandes orgues de la cathédrale Saint-André. Jacques Boucher nous a en effet laissé entrevoir la possibilité de l’édition d’un CD de ses œuvres par FONOVOX au Canada. Cette possibilité est confirmée lors d’une rencontre le 3 septembre et ce CD est édité effectivement en 1997 sous la référence VOX 7845-2. Jean Ferrard en fait un commentaire élogieux dans le « Magazine de l’Orgue » et François Sabatier parle dans « l’Orgue » n°246 de « l’art élégant » du compositeur. 

En 1996, la Procure nous informe que plusieurs œuvres sont sur le point d’être épuisées et ne seront pas rééditées ne faisant plus partie de leur politique d’édition. Les Editions Combre ayant à leur catalogue, sous la marque Hérelle, le « Salut à la Vierge » et le « Te Deum »,  nous prenons contact avec leur directrice, Madame Colette Geneste,  qui nous donne son accord pour prendre le relais au fur et à mesure de l’épuisement du stock de la Procure et pour éditer progressivement les oeuvres restées inédites.

Le 5 octobre 1996, les éditions Alphonse Leduc acceptent de restituer à Pierre Baculard, légataire de Saint-Martin, les droits concernant la « Paraphrase du Psaume 136 », la « Suite Cyclique » et l’ « Offertoire pour les fêtes simples de la Sainte-Vierge », qui peuvent ainsi rejoindre le catalogue Combre.

Cette même année, le siège de l’association est transféré au 39 avenue Mozart à Paris, nouvelle adresse de Pierre Baculard.

L’Assemblée Générale du 23 octobre 1998 décide de modifier la composition du Conseil :

Président : Pierre Baculard

Vice-présidents : Marie-Christine Steinmetz et Jean Guérard, trésorier

Secrétaire : Louis Poulin

Secrétaire-adjoint : Fernand Senteur

Les 11 et 15 octobre 1998, « Messe en mi » à la primatiale Saint-Jean à Lyon avec les petits chanteurs sous la direction de Jean-François Duchamp.

Le 11 octobre, récital Saint-Martin à Saint-Sulpice à Paris par Christian Robert.

Fin 1998, parait chez Solstice un CD SOCD 161 « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » reprenant la presque totalité des deux 33 t Charlin AMS 90 et AMS 105. Après un différend juridique concernant la fin du CECE, le tribunal avait décidé le transfert des bandes 76 cm/s et des pères et mères des disques noirs Charlin chez Pathé-Marconi au risque de leur perte définitive. Un collaborateur de cette société, ami de Louis Poulin, lui ayant précisé qu’une récupération clandestine de tout ce matériel ne présentait aucun risque, Louis Poulin mena une sorte de commando pour cette opération et tout le matériel se retrouva chez Pierre Baculard. Alboheir, détenteur du catalogue Charlin, n’envisageant pas la réédition de ces disques, François Carbou, contacté, se réjouit, « au-delà de l’hommage rendu par Cochereau à son prédécesseur, d’avoir l’occasion de satisfaire un devoir de mémoire ». En ce qui concerne le « Magnificat », il préféra retenir l’enregistrement que Pierre Baculard avait fait à titre privé en même temps que celui d’André Charlin.

Les 12 et 26 septembre 1999, à l’occasion du festival Saint-Vincent de Roquevaire, 100 choristes interprètent la « Messe en mi ».

En novembre, Louis Poulin nous fit part que son état de santé ne lui permettait plus de participer à nos assemblées. « Je fais confiance aux nouveaux membres pour mener à bien auprès de toi, mon ami Pierre, cette noble mission de faire connaître et aimer la musique de Léonce de Saint-Martin ». Le 4 novembre 2001, il nous confirme que son âge et son état de santé ne lui permettent plus de participer aux activités. « Je ne peux que manifester mon fidèle attachement… Dès le début, j’en étais ! Que de merveilleux souvenirs ».

Le 30 mai 2000, concert à Saint-Sulpice de Paris dans une église comble : 200 chanteurs chantent en particulier la « Messe en mi » sous la direction de Dominique Simonnet; aux grandes orgues, Jean-Pierre Millioud et Isabelle Fontaine. Cette dernière inscrit la « Passacaille » à son répertoire.

Le 6 mai 2001, Pierre Baculard reçoit une lettre du professeur Calimerio Soarès, professeur de musique à l’Université Fédérale d’Uberlândia au Brésil, organiste, claveciniste, compositeur et ancien président de l’association brésilienne des organistes, nous faisant part de sa « profonde admiration pour l’art d’interprète de L.de Saint-Martin ». Il nous apprend que, jeune étudiant, il avait découvert en 1960 le disque du studio SM dans la discothèque du séminaire Notre-Dame de Sion où il donnait des leçons de musique. Il nous apprend aussi que, le 20 mars 1986, il avait signé, dans le journal  Primeira Hora, un  article consacré au centième anniversaire de la naissance de Marcel Dupré et de L.de Saint-Martin.

Le 25 juillet, nous recevons, à leur demande, Rémi Jacobs de la société EMI et Michel Roubinet à propos du projet d’un coffret « Orgues et organistes français du XXème siècle » où doivent figurer des enregistrements remastérisés de 18 organistes. Sont retenus de Saint-Martin, sa transcription du « Saint-François de Paule » et le « Carillon » de sa « Suite Cyclique », ainsi qu’un enregistrement sur fil retrouvé, de 1925, de la Toccata et fugue BWV 565 interprétées par lui sur l’orgue de l’église des Blancs-Manteaux dont il était alors titulaire. Nous avions préparé cette entrevue par une large consultation de plusieurs amis sur les choix possibles.

Les 5 CD composant le coffret paraissent en 2002. Ils constituent un document historique irremplaçable. Les interprétations de Saint-Martin feront l’objet de critiques particulièrement élogieuses.

Cette même année, FONOVOX dépose son bilan. Dès 1999, nous nous étions inquiétés d’une distribution du CD de Christian Robert particulièrement déficiente, déficience confirmée par lettres de Jacques Boucher et de Gilles Cantagrel. Jacques Boucher ayant pu récupérer les bandes, nous trouvons en Marc Lipka, directeur de Marcal classics, un nouvel éditeur sous référence 10902. En 2006, ce CD sera remastérisé en haute résolution. Malheureusement, si les qualités techniques de Marc Lipka sont certaines, la commercialisation de ce CD se révèlera particulièrement décevante.

L’Assemblée Générale du 23 novembre prévoit le remplacement de Louis Poulin par Georges Paoli au poste de secrétaire.

Par lettre du 11 octobre 2003, Monsieur Xavier Voreux de la Procure restitue les droits à Pierre Baculard, pour l’ensemble des œuvres, à l’exception des trois encore disponibles. et ce jusqu’à épuisement du stock. Ce dernier étant intervenu en juillet 2007, Monsieur Jean-François Rod, président directeur général de la Procure, confirme par lettre du 5 juillet la restitution en toute propriété. Par suite, le 27 janvier 2004, nous avons  rendez-vous avec Madame Geneste aux éditions Combre pour l’établissement des contrats d’édition.

2004, cinquantième anniversaire. Nous avons pris de nombreux contacts pour une célébration marquante.

Le 14 mai, récital de Massimo Nosetti en la basilique Saint-Christophe de Charleroi (Aria de la « Symphonie Dominicale » et « Toccata de la Libération »).

Ce même mois, « The Organ » publie dans son numéro 328 un article « 50 years without Léonce de Saint-Martin » du professeur Calimerio Soarès.

Le 20 juin, l’association Christophe Moucherel d’Albi organise un concert en la collégiale Saint-Salvy, dont les orgues conviennent mieux aux œuvres prévues que ceux de la cathédrale Sainte Cécile. Mesdames Carolyn Shuster Fournier et Mary Prat-Molinier rendent hommage à Saint-Martin en même temps qu’à son compatriote et professeur, Adolphe Marty.    

Le 26 juin, les Amis du grand orgue de Roquevaire, par les soins de Jacques Garnier, rendent un hommage dans un programme consacré à pas moins de douze œuvres de Saint-Martin interprétées par la chorale Saint-Vincent et par les organistes Frédéric Blot, Jacques Garnier et Guillaume Laurent.

Le 27 juin, messe de 11h30 à Notre-Dame de Paris en mémoire de Saint-Martin : Kyrie et Agnus de la Messe en mi avec la maîtrise sous la direction de Nicole Corti, Yves Castagnet et Olivier Latry aux orgues, ce dernier interprétant à la sortie la « Toccata de la Libération ». Mgr Jehan Revert consacre son homélie à l’ancien organiste. Le texte en est reproduit dans le livre de Jean Guérard et figure aussi sur le site leoncedesaintmartin.fr.

Ce même mois, François Widmer signe dans la revue suisse « L’Orgue » un article très complet « Pour un cinquantenaire, une évocation de Léonce de Saint-Martin », article qui sera repris dans les numéros 23 (novembre 2004) à 26 (novembre 2006) de la revue québéquoise  « Mixtures ».

En octobre, « The American Organist » publie un article « Léonce de Saint-Martin » de Carolyn Shuster Fournier, accompagné de nombreuses notes.

Ce même mois, le festival de Roquevaire rend hommage à Saint-Martin avec la reprise intégrale du programme donné le 26 juin auquel s’ajoute l’audition du « Magnificat » par la maîtrise des Bouches-du-Rhône sous la direction de Samuel Coquard avec les organistes Laurent Fievet et Frédéric Blot.

Le 20 novembre, la « Messe en mi » est chantée en l’église Sainte-Marguerite à Paris avec les chœurs de la Schola Cantorum et d’Antony sous la direction de Dominique Simonnet. Aux orgues, Marie-Christine Steinmetz et Arsène Bedois.

L’année 2005 prolonge quelque peu ces manifestations.

Le 24 février, Jean Guérard, invité par les Amis de Notre-Dame, donne une conférence sur Saint-Martin à l’Ecole des Chartes.

Le 12 juin, à l’initiative de Philippe Conne, en la cathédrale Saint-Etienne de Meaux, comble, deux cents choristes sont réunis pour interpréter la « Messe en mi » et le « Tu es Petrus » sous la direction de Dominique Simonnet. Au grand orgue, se succèdent Elodie Raymond, Philippe Conne et Baptiste-Florian Marle-Ouvrard, ce dernier faisant sonner en finale une remarquable interprétation de l’ « In Memoriam ».

Le 17 juin, en la cathédrale Saint-Louis de Versailles, « Une messe solennelle au XXème siècle » : « Messe en mi » et « Magnificat », chœurs de la cathédrale sous la direction de l’abbé Amaury Sartorius, et œuvres pour orgue sous les doigts de Jean-Pierre Millioud et Christian Ott.

L’année 2005 se caractérisa aussi par trois événements de plus longue portée car ayant vocation à faire connaître Saint-Martin à plus lointaines échéances.

.  Le chapitre « Léonce de Saint-Martin » dans la rubrique « Organistes » du site « musimem » de Musica et Memoria, conçu et animé par Denis Havard de la Montagne. Y figurent une biographie détaillée date par date établie par Jean Guérard, le catalogue des œuvres et les coordonnées de l’association.

.  Au Brésil, la mise en place par Calimerio Soarès d’un site Saint-Martin

.  La parution en juillet, aux Editions de l’Officine, du livre de Jean Guérard, « Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris » sur la vie et l’oeuvre. Le projet d’un livre avait été conçu par le chanoine Roussel dès avant la mort de Madame de Saint-Martin avec le plein accord de celle-ci. Mais les nombreuses activités de celui-ci, puis la lente altération de sa santé n’en permirent pas la réalisation. Pendant plus de trente ans, Jean Guérard accumula les documents et témoignages, auxquels s’ajoutèrent ceux découverts ou précisés par Marie-Christine Steinmetz. Avant sa parution, l’ouvrage fit l’objet d’une relecture approfondie par Carolyn Shuster Fournier, Denis Havard de la Montagne et François Widmer.

Dans les mois qui suivent, le dynamisme de Pierre Baculard, dont l’état de santé avait déjà montré quelques signes de fatigue, se dégrade plus nettement. L’activité de l’association s’en ressent. Plusieurs assemblées générales ne peuvent se tenir ; il ne peut être question de fonctionner en laissant de coté le si actif président-fondateur.

Le 27 février 2008, Jean Steinmetz, organiste de Saint-Laurent à Paris depuis 1971,quitte ce monde après dix années de dépressions sévères ayant suivi  sa mise en retraite d’office, alors qu’âgé de 65 ans, il était en pleine possession de ses moyens et que venait de se terminer la restauration de son orgue pour laquelle il avait œuvré avec ténacité. Ses obsèques sont célébrées le  15 mars en l’église Sainte-Marguerite. Isabelle Fontaine et Michel Estellet-Brun tiennent les orgues.

Le 21 avril, Jean Guérard fait le point sur l’édition des œuvres avec Madame Geneste chez Combre.

Le 26 septembre, récital de Marie-Christine Steinmetz à Notre-Dame de Paris. Au programme : Prélude de la « Suite Cyclique » de Saint-Martin, « Six promenades en Provence »  d’Eugène Reuchsel et le « Carillon » de Jean Steinmetz dédié à la mémoire de Saint-Martin.

Le 2 juin 2009, à l’occasion de l’Année de la France au Brésil, le professeur Calimerio Soarès donne une conférence sur Léonce à l’Université d’Uberlandia. Le bulletin 119/16 de l’Academia Brasil-Europa en fait paraître un résumé. Racontant sa découverte de Saint-Martin grâce au disque du studio SM, il ajoute « Dès la première écoute, je fus saisi d’une grande émotion pour la magnificence sonore du grand orgue et pour la beauté des improvisations et compositions de ce remarquable maître de l’orgue ».Dans un message, il nous annonce qu’il a mis en place sur Youtube quatre vidéos de la Messe en mi chantée à la cathédrale de Meaux, et qu’il prépare une interprétation de la « Fantaisie et air varié » dédiée à Marcelle de Lacour, au cours d’un récital « Musique pour clavecin du XXème siècle ».  

Le 7 septembre, Jean Guérard dépose entre les mains de Madame Catherine Massip à la BNF, l’ensemble  des manuscrits des transcriptions . « Ces transcriptions intéresseront certainement beaucoup de nos lecteurs musiciens ».

Le 6 octobre, Jean Guérard rencontre Simon Cnockaërt, responsable de « Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris » pour lui remettre son livre et les partitions chorales de Saint-Martin. Démarche qui n’aura aucune suite.

Le 1er septembre 2010, Madame Colette Geneste nous informe qu’elle cède les Editions Combre. Elle les gérait depuis 23 ans, ayant succédé à sa mère, cette dernière ayant elle-même succédé au fondateur, son mari Marcel. Combre est repris par les Editions Henry Lemoine, qui conservent la marque. Dès le 8 novembre, Jean Guérard a rendez-vous avec Madame Valérie Alric, directrice artistique, pour la mise au point du programme de travail. Accord est pris pour la poursuite de la commercialisation des œuvres figurant au catalogue et pour l’édition progressive des œuvres non encore éditées. Ces projets se concrétiseront au cours des visites des 15 décembre 2012 et 31 mars 2013.

14 avril 2011, message de Calimerio Soarès : « Je vais bien, mais mon médecin estime nécessaire une opération ». Message de ses enfants le 28 juin : décès hier de leur père, suite à une soudaine complication, alors que l’opération avait réussi. Cette nouvelle nous attriste profondément, car, malgré la distance, nous avions noué avec ce musicien de forts liens de sympathie traduits dans les messages échangés. Le site qu’il avait créé disparait avec lui.

Le 7 juin, Jean Guérard reçoit un long message de Günter Lade, directeur des éditions Lade à Schönau en Autriche. Il y annonce son intention d’éditer un second volume après celui ayant trait  aux orgues de Notre-Dame de Paris. Ce volume serait consacré à leurs trois titulaires, Vierne, Saint-Martin et Cochereau. En ce qui concerne Saint-Martin, il se fait « une affaire personnelle de contribuer à sa réhabilitation ». A cet effet, il demande des photos et fait part de sa disponibilité pour éditer un CD comportant certains de ses enregistrements . Pour préparer ces ouvrages, Günter Lade passe le mois de septembre à se rendre à Neuchâtel en Suisse et à parcourir en France tous les lieux qu’ont fréquentés ces trois organistes. Ce parcours se termine à Paris. Un rendez-vous  est prévu avec Jean Guérard le 10 octobre. Après déjeuner, ils se retrouvent chez Pierre Baculard. Rencontre chaleureuse à la fin de laquelle celui-ci remet à Günter Lade quelques 78t enregistrés par un certain Moureau à Notre-Dame, vraisemblablement dans les années 1951, sous la marque Cristabel. Lui sont remis en même temps de nombreux documents, notamment photographiques. Günter Lade insiste sur son grand intérêt pour la personne et l’œuvre de Saint-Martin. Quelques mois plus tard, il nous précise que deux ouvrages, et non un seul, seront consacrés à ces trois organistes, l’un à Vierne et Saint-Martin avec un nombre de pages égal pour chacun d’eux, l’autre  à Pierre Cochereau. Au cours des mois suivants, Jean Guérard répond à nombre de demandes de renseignements.

Au fil des mois, l’état de santé de Pierre Baculard s’est dégradé sensiblement. Jean Guérard le rencontre à plusieurs reprises. En 2012, il est hospitalisé à l’hôpital Sainte-Périne à Paris. Le 12 novembre, en plein accord avec son fils unique Laurent-Pierre, toutes les archives de l’association sont déménagées par Jean Guérard et transportées au domicile de celui-ci, 5 avenue de la Marne à Marcq-en-Baroeul dans le Nord.

Dès le 9 décembre, à l’initiative de Marie-Christine Steinmetz, il est invité à déjeuner chez Thierry Adhumeau pour un tour d’horizon complet de la situation. Il est notamment décidé de relancer l’association en convoquant une assemblée, et aussi, tâche prioritaire, de sauvegarder les enregistrements sur bande effectués par Pierre Baculard. Pour ce travail, sur le conseil de Thierry Adhumeau, le nom de Michel Coquet est avancé. Radiologue en retraite ayant fait ses preuves à la radio, preneur de son à ses temps perdus pour plusieurs labels reconnus, il est particulièrement bien équipé pour le transfert de bandes sur CD.

Le 25 février 2013, Jean Guérard confie les bandes de Pierre Baculard à Michel Coquet. Le transfert sur CD, effectué gratuitement, fait l’objet de plusieurs rencontres et sera terminé le 19 novembre. En remerciement, Jean Guérard lui adresse pour Noël des DVD d’enregistrements de pièces du répertoire de la Comédie-Française, qu’il apprécie avec enthousiasme. Michel Coquet décèdera malheureusement le 19 juin 2015.

La date de l’assemblée est fixée au 15 avril 2013 et se réunit dans les locaux de l’église Sainte-Marguerite à Paris 11ème. Elle fixe le siège de l’association chez Jean Guérard et élit un nouveau bureau constitué comme suit : Président d’honneur : Pierre Baculard

                        Président : Jean Guérard

                        Vice-président : Thierry Adhumeau

                        Secrétaire : Marie-Christine Steinmetz

                        Trésorier : Michel Estellet-Brun.

Sont élus en outre administrateurs Marie-Christine Sauzay, nièce de Léonce, l’abbé Amaury Sartorius et l’organiste anglais Grant Vicat.

Aucune assemblée n’ayant pu se tenir depuis 2001, le procès-verbal de l’assemblée, largement diffusé, récapitule les activités de l’association au cours des dix dernières années.      

Le 27 août, Günter Lade et Jean Guérard se rencontrent à Paris. Neuf heures de travail d’affilée pour l’écoute, transcrits sur CD, des 78t remis précédemment par Pierre Baculard, et pour faire le point sur certains documents.

Cette année 2013 voit paraître aux Editions Combre les « Six pièces brèves » de 1926, la « Pastorale » et le « Tantum ergo ».

Dans le numéro de septembre 2013 de la revue « Una Voce », Jacques Dhaussy signe un article en annonce du 60ème anniversaire.

Le 8 janvier 2014, Marie-Christine Steinmetz et Jean Guérard rencontrent à Paris Philip Smith, organiste de la cathédrale d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Il est accompagné de l’organiste anglais John Pryer, qui sert d’interprète. Il commence une thèse sur Saint-Martin dont il joue fréquemment les œuvres, et tenait à nous rencontrer pour avoir des renseignements « vivants ». Dès le mois de février, nous échangeons de nombreux messages pour répondre aux questions qu’il nous pose.

En avril, le docteur Anthony Hammond, directeur de la musique et organiste de Parish of Cirencester en Grande Bretagne, enregistre sur les orgues de l’église de la Madeleine à Paris quelques œuvres de Saint-Martin, en début d’une intégrale. En juin et en septembre, dans la revue « Organists’Review » parait sous sa plume un long article sur Saint-Martin.

2014, c’est le 60ème anniversaire. Ces mots de Gilles Cantagrel dans une lettre du 27 février : « Il me semble que le temps des vilaines querelles de chapelle est à présent loin de nous. Le moment est venu d’une réhabilitation que je sens proche. Travaillons-y ! »

Les moyens de l’association ne lui permettant pas l’organisation de grandes manifestations à l’instar de ce qui se fit en particulier pour le 50ème anniversaire, un message aux adhérents et sympathisants leur demande simplement un signe de chacun pour marquer cette date. On aura connaissance de  l’interprétation d’œuvres par Bernard Broudet, Michel Estellet-Brun, Jean-Paul Imbert, Maria-Magdalena Kaczor, Léon Kerremans, Jean-Claude Guidarini, Christian Robert, Philip Smith, Carolyn Shuster-Fournier, Kenneth Starr, Marie-Christine Steinmetz, Everhard Zwart. Dans les cathédrales de Versailles et d’Amiens et en l’église Sainte-Marguerite de Paris, les chœurs de la cathédrale de Versailles sous la direction d’Amaury Sartorius et de Laurent Dufour font entendre la Messe en mi et le Magnificat avec, aux orgues, Jean-Pierre Millioud, Marie-Christine Steinmetz, Emmanuel Hocdé, Jean Philippe Mesnier.

Au cours de l’assemblée du 6 mai qui se tient chez Michel Estellet-Brun, l’abbé Amaury Sartorius, informaticien professionnel en un autre temps, se propose de mettre en place un site internet consacré à Saint-Martin. Le 10 octobre, Jean Guérard déjeune avec lui sur son invitation au presbytère de Rambouillet, pour une séance de travail à ce sujet.

Le 18 octobre, Jean Guérard rencontre Bruno Chaumet, président des Amis de l’art de Marcel Dupré. Conversation chaleureuse. Il est convenu de nous tenir informés de nos activités réciproques.

Le 18 novembre, rencontre Valérie Alric-Jean Guérard chez Combre. Accord de principe est donné pour éditer sous le titre « Célébrations » des extraits des œuvres dites « pour Notre-Dame ». Une note à faire figurer sur les partitions, rédigée en accord avec Anthony Hammond qui la traduit en langue anglaise, explique le fonctionnement des registrations de l’orgue de Notre-Dame du temps de Saint-Martin. Combre s’estime assez satisfait de la vente des partitions éditées.

Au cours de l’assemblée du 11 mai 2015, l’abbé Amaury Sartorius présente une première mouture du site « Léonce de Saint-Martin » sur Google, et Jean Guérard présente les partitions tout juste éditées de la « Stèle pour un artiste défunt » dans ses deux versions, et du « Kyrie Funèbre » pour quatre voix mixtes et deux orgues. Dès la rentrée, l’abbé Amaury Sartorius met cette œuvre en répétition pour une audition prévue en décembre en l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement. Du fait des attentats du 13 novembre, l’audition en est reportée au 28 mai 2016.

En juin, Günter Lade, dans le souci de la plus grande précision possible de son travail pose à Jean Guérard vingt dernières questions sur la biographie de Saint-Martin. Il est malheureusement impossible d’y répondre complètement tellement de détails de la vie de Saint-Martin restent sans réponse possible.

Que vive Léonce….

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